L’icône Paolo Maldini

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Actuel directeur technique de l’AC Milan (pour encore combien de temps ?), Paolo Maldini est une véritable légende rossonera. Pendant 25 ans, le N°3 sur le dos, Maldini a écrit l’histoire de son club.

– Filiation : Quatrième enfant (sur six) de Cesare Maldini, Paolo est le fils d’une grande figure milanista. Défenseur de métier, membre de l’AC Milan entre 1954 et 1966, Cesare possède un très beau palmarès (4 Scudetti et 1 C1). Mais Paolo ne voit pas jouer son père. Maldini Senior arrête sa carrière en 1967, un an avant la naissance de son fils. En grandissant, le jeune garçon n’a alors qu’une idée en tête : faire aussi bien que papa.



– Précocité : 16 ans et 208 jours. En janvier 1985, Niels Liedhom l’emmène pour le déplacement à Udine pour suppléer l’absence de Mauro Tassotti. D’abord sur le banc, l’adolescent remplace en deuxième période un Sergio Battistini blessé et entre dans l’histoire du club lombard comme le plus jeune joueur à débuter en équipe première. Le point de départ d’une longue et brillante carrière. L’ex-étoile suédoise reconvertie entraîneur déclare après la rencontre : « Paolo a un grand avenir ». Parole de spécialiste.


– Fair-Play : 2 cartons rouges. Élégant, sobre, propre et efficace, Paolo Maldini est un modèle de fair-play. Au cours de sa carrière, il n’a écopé que de deux cartons rouges. Un total famélique pour un défenseur de métier en Serie A. Paolo a toujours considéré le tacle comme un dernier recours. Pour lui, un grand défenseur devait faire son travail « debout ». Et si jamais il devait tacler son adversaire, son sens du timing couplé à un positionnement et une lecture du jeu impeccable lui donnait bien souvent l’avantage. Pourtant, avec une carrière s’étalant sur 25 ans, Paolo a affronté les meilleurs attaquants de la planète foot comme Adriano, Baggio, Batistuta, Careca, Crespo, Del Piero, Inzaghi, Klinsmann, Mancini, Maradona, Montella, Platini, Ronaldo, Rummenigge, Signori, Totti, Trezeguet, Vialli, Vieri, Völler, Zlatan …


– Polyvalence : Défenseur comme son père, Paolo a évolué à différents postes de ce secteur de jeu. A 12 ans, il joue arrière droit mais il est replacé à gauche par ses éducateurs des équipes du Milan. Peu à l’aise avec son pied faible, le gauche, il s’entraîne dur pour devenir aussi bon des deux pieds. A seulement 17 ans, il est déjà indiscutable du poste de latéral gauche. Puis, pour faire face à la suspension de Franco Baresi, Fabio Capello l’aligne dans l’axe en finale de C1 1994. Face au Barça de Cruyff, de Romário et Stoitchkov, l’international italien est impérial. Lors de la seconde partie de sa carrière, Maldini évolue principalement en défense centrale avec la même maestria que sur le flanc gauche.


– Européen : 8 finales de Champion’s League (ou Coupe des Clubs Champions précédemment) disputées pour 5 succès. Paolo partage ce record de participation avec l’Espagnol du Real Madrid Francisco Gento (6 succès pour 2 échecs). La famille Maldini, avec les Busquets (Carles et Sergio) et les Sanchis (Manuel et Manuel) possède la particularité d’avoir remporté cette compétition de père en fils. Dans le cas des Maldini, les deux hommes ont soulevé la Coupe avec le brassard de capitaine. Paolo possède deux autres records en lien avec la prestigieuse compétition continentale : le but le plus rapide marqué en finale seulement 51 secondes après le coup d’envoi (2005) et à 36 ans et 334 jours, il est le joueur le plus vieux à avoir scoré en finale (toujours en 2005).


– Longévité : 902 apparitions. Après avoir battu le record de précocité du club, Paolo s’est aussi inscrit dans la durée avec le Milan. En 25 ans, il a endossé le maillot rossonero à 902 reprises. Il devance ainsi ses anciens coéquipiers Franco Baresi (719) et Alessandro Costacurta (663) dans le top 3 des joueurs les plus capés. Une autre bandiera arrive ensuite avec 658 matchs, il s’agit de Gianni Rivera. Mauro Tassotti complète le top 5 (583). Paolo Maldini est également le recordman de présences en Serie A avec 647 parties disputées en championnat. Ce record devrait être battu prochainement par Gigi Buffon (co-leader). Mais Paolo demeure le joueur de champ avec le plus d’apparitions devançant Francesco Totti (619) et Javier Zanetti (615).


– Fidélité : Si Paolo détient le record de saisons consécutives (25) disputées en Serie A, un record partagé avec Francesco Totti, le tout avec la même équipe, ce n’est pas un hasard. One man club, Maldini n’a connu que le Milan. Plus facile de faire toute sa carrière dans ce club, surtout à l’époque où Paolo a joué, que dans une équipe plus modeste. Cependant, être une bandiera n’est pas une chose aisée. En 2003, il consent à une réduction de 30% de son salaire. Et malgré des offres intéressantes comme celle du Chelsea de Gianluca Vialli en 1996, il décide de poursuivre l’héritage de son père et de l’embellir encore davantage. Depuis l’arrêt de sa carrière, le Milan a retiré son numéro 3 de sa liste comme avant, avec Franco Baresi et son N°6. Seuls ses fils, Christian et Daniel, peuvent à nouveau le porter.


– Transmission : Daniel, fils cadet de Paolo, continue de perpétuer la légende des Maldini à Milan. Le 2 février 2020 contre le Hellas, il devient le premier joueur né dans les années 2000 à jouer en pro avec le Milan. Il s’agit de la troisième génération de Maldini à porter la tunique rossonera. Mais à la différence de son grand-père et de son père, le jeune garçon n’évolue pas en défense. Milieu offensif sous contrat jusqu’en 2024, Daniel devrait encore faire rayonner le nom de cette dynastie du football pour plusieurs saisons.


– Palmarès : Avec 26 trophées à son actif, Paolo Maldini est sans conteste l’un des plus beaux palmarès du foot italien et mondial. Le voici dans le détail : 7 Scudetti (1988, 1992, 1993, 1994, 1996, 1999 et 2004), 1 Coppa Italia (2003), 5 Supercoppa Italiana (1988, 1992, 1993, 1994 et 2004), 5 Coupe des Champions (1989, 1990, 1994, 2003 et 2007), 5 Supercoupe d’Europe (1989, 1990, 1994, 2003 et 2007), 2 Coupe Intercontinentale (1989, 1990) et 1 Coupe du Monde des Clubs (2007). Cette magnifique vitrine aurait toutefois pu encore être plus belle. Paolo a également connu la défaite. Entre les finales perdues et les secondes places, ce ne sont pas moins de 19 occasions manquées. Son tableau d’honneur aurait pu donc compter plusieurs autres titres. Mais son CV reste un modèle du genre.

– Statistiques : 902 matchs dont 647 en Serie A, 33 buts

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